Brussels Philharmonic | rachmaninov, festival, 2023

Rachmaninov Festival 2023

Nous célébrons en grand la 150e anniversaire de Serguëi Rachmaninov

« Composer est une part aussi essentielle de mon être que de respirer ou de manger ; c’est une des fonctions nécessaires de la vie. »
SERGUEÏ RACHMANINOV

Pendant deux week-ends de festival à Flagey, nous mettons en avant les quatre concertos pour piano avec Boris Giltburg, accompagnés d’oeuvres de compositeurs avec lesquels Rachmaninov a une relation particulière.

Des activités supplémentaires sont également prévues chaque jour, y compris l’ouverture du festival par le Vlaams Radiokoor avec les Vêpres dans le cadre magnifique de l’Abbaye de la Cambre.

découvrez maintenant le programme complet du festival ou consultez le calendrier du festival

« Rachmaninov, bien loin de la description de Stravinsky d'un 'regard sombre de six pieds', possédait un merveilleux et subtil sens de l'humour, comme en témoignent ses lettres personnelles et les souvenirs de ceux qui l'ont connu. »

BORIS GILTBURG

#01 The American Years

Le jazz, le blues et le swing rencontrent les structures classiques et le romantisme à l’état pur : Rachmaninov et Gershwin dans les années folles

07.10.23 FLAGEY INFOS & TICKETS

Rachmaninov ne se sentirait jamais vraiment chez lui en Amérique, où il s’était réfugié après la Révolution russe. Son style romantique y était considéré comme démodé, et les nouvelles tendances autour du jazz, du blues et du swing ne lui plaisaient pas. Il se concentra alors sur sa carrière de pianiste et ne composa plus que très peu : « En quittant la Russie, j’ai laissé derrière moi mon envie de composer. En perdant mon pays, je me suis un peu perdu moi-même... »

Le Quatrième Concerto pour piano de Rachmaninov témoigne de cette lutte et de cette recherche d’identité musicale. Pour aucune autre œuvre il ne travailla aussi longtemps et aussi intensément, à aucune autre il n’apporta autant de corrections. Ce concerto reste fidèle à son style romantique caractéristique, mais on peut également y entendre l’influence américaine du jazz et du blues, ainsi que des cadences et des boucles modernes. En écoutant attentivement, on percevra également l’ombre de la Rhapsodie sur un thème de Paganini, plus tardive.

George Gershwin n’avait aucune difficulté à mélanger les genres musicaux. Le succès de sa carrière à Broadway encouragea sa fascination pour les compositeurs modernes tels que Schoenberg et Stravinsky et lui donna l’envie de faire la synthèse de ces deux univers. Le léger poème symphonique An American in Paris en est la parfaite illustration.

[lire les notes de programme]

« Et même si, en fin de compte, ce n’est pas tout à fait la direction que Rachmaninov prendrait pour ses dernières œuvres, j’aime beaucoup l’instantané de sa vision créatrice qu’offre ce concerto. »
BORIS GILTBURG

#02 The Early Years

Un avenir prometteur et une relation empreinte d’amour et de haine : Rachmaninov & Rimsky-Korsakov

08.10.23 FLAGEY INFOS & TICKETS

Sergueï Rachmaninov naquit doté de bons gènes musicaux combinés à un solide talent, qui ne tarda pas à se faire remarquer. Dès la fin de ses études, il était reconnu comme un compositeur à part entière ; son extraordinaire Premier Concerto pour piano date de cette époque.

Pourtant, le compositeur se montra très critique à l’égard de cette œuvre de jeunesse (composée alors qu’il avait à peine 18 ans) et la retravailla en 1917. Le concerto allie la virtuosité, les mélodies lyriques et la puissance dramatique de la jeunesse au raffinement et à la sophistication de l’expérience, avec quelques passages plutôt exigeants pour le pianiste.

Rachmaninov entretint avec son collègue compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov une relation compliquée, tour à tour amicale et tendue. Le jeune Rachmaninov fut son élève ; il lui en était reconnaissant, bien sûr, mais se sentait également limité par son strict style « russe ». Shéhérazade, de loin la pièce la plus connue de Rimski-Korsakov, est imprégnée d’orientalisme russe, ce qui n’empêcha pas Rachmaninov de choisir l’œuvre pour l’un de ses enregistrements sur rouleau pour l’American Piano Company, que l’on peut encore trouver en ligne.

[lire les notes de programme]

« Lorsque je pense au premier concerto pour piano de Rachmaninov, il n'est pas facile pour moi de comprendre pourquoi cette œuvre est relativement méconnue, étant donné l'amour inconditionnel que je ressens pour elle depuis que je l'ai découverte vers l'âge de sept ou huit ans. »
BORIS GILTBURG

#03 The Monumental Years

Deux chefs-d’œuvre monumentaux de deux contemporains, Rachmaninov et Ravel, qui s’opposent en matière de style et d’approche, mais se retrouvent dans la traduction des émotions

11.11.23 FLAGEY INFOS & TICKETS

Le Troisième Concerto pour piano de Rachmaninov est souvent qualifié de « Mont Everest » des concertos ; il est réputé contenir plus de notes que tous les concertos pour piano de Mozart réunis et, selon Rachmaninov lui-même, fut écrit « pour les éléphants ». En 1910, le compositeur inscrivit cette nouvelle œuvre au programme de sa première tournée aux États-Unis, assurant lui-même la partie de soliste.

L’œuvre est d’une longueur et d’une difficulté technique extraordinaire ; ses mélodies expressives et le jeu subtil entre le piano et l’orchestre sont tout aussi remarquables. Sa réelle percée auprès du grand public se fit bien des années après sa création, grâce au film Shine (1996) qui raconte la fascination obsessionnelle du pianiste David Helfgott pour le « Rach 3 » et permit au monde de redécouvrir l’une des œuvres les plus matures et les plus originales de Rachmaninov.

Ravel était un contemporain de Rachmaninov, mais leurs styles ne pouvaient être plus différents : Rachmaninov tenait au romantisme luxuriant, tandis que Ravel était plus intéressé par l’expérimentation et l’innovation. Daphnis et Chloé de Ravel est tout aussi monumentale que le Troisième Concerto pour piano de Rachmaninov : luxuriante, expressive et enchanteresse, elle constitue un sommet dans l’œuvre de son compositeur.

[lire les notes de programme]

« Ce concerto est pour moi l’un des plus hauts sommets du paysage pianistique, mais je pense que sa véritable grandeur réside dans son architecture et sa narration, dans son étendue et dans la complexité romanesque du matériau, ce qui est rare dans un concerto pour piano. »
BORIS GILTBURG

#04 The Romantic Years

Rachmaninov et Tchaïkovski, les « premiers romantiques », réunis dans deux œuvres qui débordent d’humanité, de passion et d’expression

12.11.23 FLAGEY INFOS & TICKETS

« Je lui prédis un grand avenir. » C’est ce que Tchaïkovski aurait dit un jour à propos de Rachmaninov, alors âgé de 16 ans, aujourd’hui considéré comme l’un des derniers grands compositeurs romantiques et le plus important successeur de Tchaïkovski lui-même. Dans ses jeunes années, Rachmaninov fut fortement influencé par Tchaïkovski, dont il admirait la passion et le style mélodique. Il ressentait la même affinité avec la tradition musicale russe.

Après la désastreuse création de sa Première Symphonie en 1897, Rachmaninov perdit confiance en son talent et sombra alors dans une profonde dépression. Pendant trois ans, il ne parvint pas à coucher une seule note sur le papier, jusqu’à ce que, grâce au traitement du neurologue Nicolai Dahl, il sorte du marasme et écrive son Deuxième Concerto pour piano. « En composant ma musique, j’essaie toujours d’exprimer ce que j’ai sur le cœur de la manière la plus simple et la plus directe possible. Qu’il s’agisse d’amour, d’amertume, de tristesse ou de sentiment religieux, ils deviennent partie intégrante de ma musique... » C’est bien ce que l’on ressent à l’écoute de ce concerto passionné, qui marque la grande percée de Rachmaninov en tant que compositeur.

Une même passion animait Tchaïkovski lorsqu’il composa Roméo et Juliette. L’œuvre théâtrale de Shakespeare avait profondément marqué son esprit tourmenté, et sa version de cette histoire d’amour emblématique reste l’une des plus émouvantes.

[lire les notes de programme]

« Jouer l’ouverture du Deuxième Concerto pour piano de Rachmaninov est une expérience singulièrement puissante. On attend le silence – le piano commence seul, il n’est pas nécessaire de maintenir un contact visuel avec qui que ce soit, et lorsque la salle semble avoir disparu, on fait sonner le premier accord, de façon aussi douce et lointaine que possible, auquel répond un fa grave, comme si le battant d’une cloche géante se mettait en mouvement. »
BORIS GILTBURG

VLAAMS RADIOKOOR: VESPERS

JEU 05.10.23 ABBAYE DE LA CAMBRE (BRUXELLES)

Le Vlaams Radiokoor donne le coup d’envoi du Festival Rachmaninov avec ses Vêpres emblématiques, interprétées dans le cadre unique de l’Abbaye de la Cambre, au coeur de Bruxelles.

Rachmaninov a écrit ses Vêpres non pas en tant que fervent croyant, mais par fascination pour les anciennes mélodies de la liturgie orthodoxe. En même temps, Rachmaninov crée une confrontation avec les Vêpres : entre des mélodies séculaires, des styles et des valeurs harmoniques établies d’une part, et sa propre interprétation et adaptation de cette tradition d’autre part.

plus d'infos