- Kazushi Ono chef d'orchestre
Contrairement à ses autres symphonies, la Septième de Mahler semble défier toute cohérence narrative : ici, pas de trame claire, mais une quête — celle de l’homme Mahler, dissimulé entre les notes. Des mélodies, des rythmes, des harmonies et des formes apparemment sans lien s’entrelacent ...
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Contrairement à ses autres symphonies, la Septième de Mahler semble défier toute cohérence narrative : ici, pas de trame claire, mais une quête — celle de l’homme Mahler, dissimulé entre les notes. Des mélodies, des rythmes, des harmonies et des formes apparemment sans lien s’entrelacent en un tissu musical fragmenté. Et pourtant, les connaisseurs y reconnaîtront des réminiscences familières. Pour les auditeurs qui découvrent Mahler, c’est une chevauchée sauvage, imprévisible et troublante.
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Mahler décrivait lui-même sa Septième comme « de caractère majoritairement joyeux ». Et pourtant, sa naissance fut difficile : elle reste à ce jour l’une de ses œuvres les moins jouées et les plus méconnues. Après une longue période de blocage créatif, il composa l’œuvre soudainement, in einem Furor — dans un élan de créativité intense. Pendant près de 80 minutes, la musique devient un véritable processus de purification : Mahler nous fait passer d’émotions hésitantes à des visions nocturnes agitées, jusqu’à une finale libératrice, flamboyante — un feu d’artifice sonore, symbole de la victoire tant espérée.
Le chef d’orchestre Willem Mengelberg résumait l’œuvre ainsi : « C’est la nuit, une nuit tragique. Il n’y a ni étoiles, ni clair de lune, ni sommeil paisible. Le pouvoir des ténèbres règne. »