Alexandre Scriabine était un compositeur hors norme, qui se voyait comme un messie : son art devait ouvrir la voie à un monde nouveau, plus lumineux. Pour lui, tout passait par les sens — seule une expérience intense, vécue pleinement, pouvait mener à l’extase. Avec chaque symphonie, il allait plus loin, jusqu’à faire de cette Cinquième (Prométhée ou Le Poème du feu) un véritable tourbillon où musique, mystique et couleur se fondent en un rituel sonore envoûtant.

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« Je suis un instant qui éclaire l’éternité, je suis l’élan vital, je suis l’extase. » – Alexandre Scriabine

Écrite pour grand orchestre, chœur de femmes, piano et — bien avant l’heure — un orgue à lumière, l’œuvre incarne son rêve d’un art total où sons et couleurs ne font plus qu’un. Scriabine ne vit jamais sa vision entièrement réalisée, mais laissa l’espace pour que d’autres la prolongent. Nazanin Fakoor s’en empare aujourd’hui à l’invitation du Brussels Philharmonic, et signe une création visuelle librement inspirée — non seulement du Poème du feu, mais aussi de l’éclatante Mer de Debussy.

Nazanin Fakoor est une artiste et metteuse en scène irano-allemande installée à Bruxelles. Ses installations et performances donnent naissance à des mondes dans lesquels le·la spectateur·rice pénètre et agit. À travers son travail, elle explore des possibles utopiques, entre reconnaissance et étrangeté, esthétisme et questionnements sociaux, réalité et imagination. En combinant vidéo, performance, installation, lumière, son, mouvement et musique, elle crée des expériences sensorielles totales.