SIMON COOLS FIERLAFIJN

« Ibéria : Le matin d’un jour de fête »

Mon travail
J’essaie de capter de manière intuitive des moments, des espaces ou des atmosphères exceptionnels, que ce soit dans le documentaire ou la fiction. Je puise mon inspiration dans des événements, des lieux ou des phénomènes difficiles à décrire avec des mots – l’insaisissable. Ce que je recherche, ce sont des instants où mes idées personnelles font écho à quelque chose de familier chez le spectateur. Cette reconnaissance partagée entre le créateur et le public est au cœur de mes projets.

Ce projet
Mon processus créatif commence souvent par des contrastes : c’est justement dans la tension entre les opposés que naissent des idées inattendues et de nouvelles couches de sens. Pour visualiser Le matin d’un jour de fête, j’ai choisi de traduire les sons légers et joyeux en leur contraire : un espace sombre. Alors que la musique évoque clairement un matin de fête, j’ai été davantage intrigué par ce qui aurait pu se passer la nuit précédente.

Anecdote
Lorsque je me sens bloqué, je prends volontairement du recul. Je retourne alors dans mes archives d’images inutilisées, à la recherche de récits oubliés. Ou bien je sors, en quête d’inspiration dans des lieux, des rencontres ou des expériences qui me touchent. Le jeu de cartes Oblique Strategies de Brian Eno et Peter Schmidt m’aide énormément dans ces moments-là !

Simon est cinéaste, diplômé de Sint Lukas, et installé à Bruxelles, où il développe ses projets créatifs.

ANNELIES JACOBS

« La Péri (Fanfare) » & transitions

Mon travail
Mon travail se situe à la frontière entre l’illustration et les arts plastiques. Dessiner est pour moi une façon de ralentir, de prêter attention aux moindres nuances de couleur, de forme et de texture.

Je suis fascinée par la richesse incroyable des formes et des couleurs qu’on trouve dans la nature, et je préfère donc dessiner en plein air – quand la météo le permet.

Ce projet
Après quelques recherches sur Debussy, j’ai commencé à écouter la musique, carnet de croquis en main, et à dessiner de manière intuitive. Pour chaque passage, j’ai choisi une palette de couleurs en fonction de l’ambiance : dans les sections rapides et joyeuses, j’imaginais des touches de vert, de rouge et d’orange qui se succèdent rapidement, tandis que les moments plus mélancoliques étaient teintés de bleu et de violet.

Anecdote
En plus de la nature, je puise souvent mon inspiration dans la littérature et les récits mythologiques. Avant mes études en illustration, j’ai étudié la langue, la littérature et la culture occidentale. Cet amour des histoires m’habite toujours, et il représente une immense richesse dans mon travail d’illustratrice.

Annelies est diplômée en illustration de Sint Lucas Anvers, où elle a terminé ses études il y a quelques années.

NOORTJE LENAERTS

« Gigues »

Mon travail
Je puise souvent mon inspiration dans mon environnement quotidien, mais aussi dans l’architecture – et j’adore feuilleter ma collection de livres. Pour chaque nouveau projet, je commence par noter et esquisser mes premières idées : tout est permis, rien n’est faux. Ensuite, je me plonge dans le sujet, je trie, je corrige, et peu à peu une direction claire émerge, que je peux approfondir.

Ce projet
En écoutant la musique, une vague d’images et d’émotions m’a submergée : de la joie, du chaos, du calme, et même un peu de peur. Je me suis installée au soleil, casque sur les oreilles, crayon en main, et j’ai mis Gigues en boucle. Juste écouter et dessiner, sans réfléchir – les images sont venues d’elles-mêmes.

Anecdote
Les jours difficiles, j’essaie malgré tout de me mettre au travail – et souvent, il en sort quand même quelque chose de bon. Le doute et l’incertitude font partie de mon processus. Faire une pause aide aussi : prendre du recul offre un regard neuf et une nouvelle énergie.

Noortje a étudié l’illustration à Sint Lucas Anvers et travaille aujourd’hui comme designer. En parallèle de ses commandes, elle crée aussi des projets personnels, comme des sérigraphies et des animations.

RIK MAES

« Rondes de printemps »

Mon travail
Je réalise des dessins au crayon de couleur, de grands formats au fusain, et plus récemment aussi des œuvres en pastel à l’huile. Pour mes animations, je commence par des croquis rapides qui m’aident à structurer le storyboard. Je ne travaille pas dans un ordre linéaire, mais plutôt par fragments, que j’assemble ensuite petit à petit. Cela peut sembler peu logique, mais j’ai remarqué qu’on ne comprend vraiment le rythme d’un film qu’en le créant.

Ce projet
La musique est un peu mystérieuse, mais elle contient aussi des passages joyeux. J’ai tout de suite visualisé des scènes de nature et de printemps. Au départ, je ne savais pas encore exactement ce que représentaient les images que je dessinais. Très vite, j’ai compris qu’il me fallait une sorte de récit pour relier les fragments – la musique l’exigeait. J’y ai donc apporté ma propre interprétation.

Anecdote
Je trouve mon inspiration un peu partout, que ce soit dans les archives de la NASA ou lors de rencontres imprévues dans mon quotidien. Ce qui me fascine toujours, c’est d’insérer l’inconnu dans un cadre familier : cela permet de transmettre un univers imaginaire au public sans s’envoler trop loin.

Rik est originaire de la Campine et a étudié l’illustration à Sint Lucas Anvers. Il travaille beaucoup avec l’animation, un médium qui lui permet de donner vie à ses créations.

AARON MÜLLER

« Ibéria : Par les rues et par les chemins »

Mon travail
Ce que je préfère, c’est créer des mondes et des personnages difficiles à définir. Pour faire émerger des idées, j’aime travailler en mode stream of consciousness. Quand je ferme les yeux et laisse libre cours à mon imagination, je visualise presque toujours des personnages en mouvement : ils marchent, volent, font du roller, conduisent une voiture… du moment qu’ils sont en action.

Ce projet
La pièce que j’ai illustrée s’intitule Par les rues et par les chemins. Debussy s’est inspiré de ses impressions du sud de l’Espagne, mais moi, j’étais en vacances au ski – et le paysage enneigé des montagnes, tout comme l’élégance de certains skieurs, m’a énormément inspiré. Mon animation pour Debussy commence donc… par un skieur.

Anecdote
J’avais prévu un voyage à Malaga pour m’imprégner de l’ambiance, mais il a été annulé. C’est alors que je me suis souvenu d’une citation de Debussy qu’on nous avait partagée au début du projet : « Quand on n’a pas les moyens de voyager, il faut compenser par l’imagination. » Je me suis dit : « On ne peut pas faire plus juste. »

Aaron a récemment obtenu son master en cinéma d’animation à la LUCA School of Arts à Bruxelles.

SOFIE VERMEIR

« Ibéria: Les parfums de la nuit »

Mon travail
Ce qui m’inspire le plus, ce sont les choses que je croise ou découvre en chemin. Adolescente, j’ai trouvé une fois une carte postale avec une estampe d’Ando Hiroshige. J’étais tombée amoureuse de sa façon d’utiliser la couleur – son œuvre continue de m’inspirer aujourd’hui. Pour chaque nouveau projet, j’écoute la musique en boucle et je griffonne tout ce qui me passe par la tête. Ensuite, je cherche des couleurs et des images qui m’aident à construire une narration. Et après… c’est beaucoup d’essais et d’erreurs !

Ce projet
La première chose qui m’est venue à l’esprit, ce sont les vieux dessins animés de Disney – cette musique te transporte dans le temps. Le morceau que j’ai animé, Parfums de la nuit, m’a donné une sensation à la fois chaleureuse et mystérieuse. C’est ce mystère que j’ai voulu transmettre. J’ai aussi fait écouter la musique à mes élèves, curieuse de connaître leur ressenti – cela a donné lieu à une discussion de classe passionnante.

Anecdote
Je viens tout juste d’obtenir mon diplôme d’enseignante, donc on me retrouve la plupart du temps au milieu des enfants bruxellois à Molenbeek. En plus de l’enseignement, je travaille comme illustratrice… et je fais aussi un peu de pâtisserie de temps en temps !

Sofie a obtenu son diplôme en animation au RITCS il y a cinq ans.