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notes de programme : The Boy who Laughed at Santa Claus

NOTES DE PROGRAMME : Entretien avec Eric Whitacre

BART T’JAMPENS
Publié avec l’aimable autorisation du Muziekcentrum De Bijloke

Eric Whitacre The Boy Who Laughed at Santa Claus (2017)
Eric Whitacre
The Gift of the Magi (2019)
Christmas Carols (selectie)

avec Laurence Servaes soprano, Aline Goffin soprano & Lucas Cortoos baryton

[toutes les notes de programme]

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19.12.2025 FLAGEY BRUXELLES
20.12.2025 FLAGEY BRUXELLES

The Gift of the Magi est la mise en musique dramatique par Eric d’un récit typiquement américain – un conte de Noël plein de charme. Les jeunes mariés Jim et Della souhaitent s’offrir un cadeau la veille de Noël. Ce qui leur manque en moyens, ils le compensent par l’amour, chacun trouvant pour l’autre un présent aux conséquences inattendues.

Eric Whitacre en cinq dilemmes

Avec Eric Whitacre, la Belgique compte parmi ses résidents un lauréat américain d’un Grammy.Il dirigera notre concert de Noël avec le Vlaams Radiokoor et son épouse, la soprano Laurence Servaes. « Beaucoup de Belges ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont dans ce pays. »

« Je parle un peu le néerlandais. Comme un enfant de six ans », dit Eric Whitacre (55 ans) au début de notre entretien. Sa r roule encore maladroitement en flamand. Compositeur et chef d’orchestre passionné par la musique chorale, Whitacre a un parcours singulier. Né dans la ville de jeux de Reno, au Nevada, il a reçu sa formation classique à Las Vegas, la véritable Sin City. Après de longues années passées en Californie, il nous parle aujourd’hui par webcam depuis son appartement à Anvers. Il s’est installé en Belgique il y a quelques années avec Laurence Servaes, la soprano belgo-américaine qu’il a rencontrée ici, et leur fils. Il a également vécu un temps à Gand. « Le parking, comme on dit ici. »

C’est bien sûr une plaisanterie. Whitacre n’a rien de l’arrogance anversoise ni de la fanfaronnade américaine. Et pourtant, c’est une personnalité reconnue. Il a collaboré avec Hans Zimmer (pour le quatrième film de ‘Pirates of the Caribbean’ et pour ‘Batman v Superman’), il est apparu dans des conférences TED et il a remporté un Grammy (pour l’album ‘Light & Gold’ en 2012, qu’il a composé et dirigé). « Enfin… lauréat d’un Grammy : ce sera sans doute la première ligne de ma nécrologie, n’est-ce pas ? » dit-il. Ce jour-là semble encore lointain, mais nous lui soumettons malgré tout cinq dilemmes.

Noël est pour moi empreint de mélancolie. Les émotions y sont plus intenses, les déceptions plus rapides. Cela me rappelle The Gift of the Magi, un conte de Noël que mon père lisait souvent à voix haute et que nous présentons à Flagey et à De Bijloke. C’est un récit très populaire aux États-Unis : un jeune couple pauvre se sacrifie pour offrir un cadeau à l’autre, mais découvre que l’essentiel n’est pas matériel.

Eric Whitacre

Composer ou diriger ?

« Ah, difficile ! Je choisis malgré tout diriger. Je me sens presque en apesanteur devant un chœur. I feel so alive! C’est une source d’inspiration profonde. Il y a aussi la dimension sociale : le lien créé avec le public n’a pas d’équivalent. Composer, en revanche, est une épreuve. Je n’y trouve de plaisir que lorsque c’est achevé. (rires) L’obligation peut également peser lourd. Je viens de terminer la dernière commande que je devais absolument livrer, et soudain mon esprit s’est remis à chanter – parce que ce n’est plus une contrainte. Je suis revenu dans la phase du rêve, la plus belle de toutes. Jusqu’au moment où il faut tout assembler, et là, la douleur revient. »

Noël ou Thanksgiving ?

« (sans hésiter) Thanksgiving ! C’est une fête profondément sincère, sans religion, sans dogme, uniquement consacrée à la convivialité et à la gratitude. Chez nous, il y a généralement beaucoup d’alcool (rires), et après le repas, chacun dit ce pour quoi il est reconnaissant. (Thanksgiving, à l’origine fête des moissons, a lieu le quatrième jeudi de novembre.)

« Noël me paraît plus mélancolique. Plus piquant aussi, un peu plus risqué, disons. Les émotions y sont plus vives, les déceptions plus rapides. Cela me rappelle The Gift of the Magi, un conte de Noël que mon père lisait souvent à voix haute et que nous présentons à Flagey et à De Bijloke. C’est un récit très populaire aux États-Unis : un jeune couple pauvre se sacrifie pour offrir un cadeau à l’autre, mais découvre que l’essentiel n’est pas matériel. »

Une nuit à Las Vegas ou une nuit aux Fêtes de Gand ?

« Les Fêtes de Gand, sans hésitation. Las Vegas est fascinante — c’est une montée de sucre — mais tellement superficielle. Le contraste avec la splendeur du désert alentour est saisissant. Les Fêtes de Gand, ce sont des strates de culture dans une ville magnifique. Nous n’habitions pas directement dans la zone des festivités — avec un enfant de quatre ans, le sommeil est sacré — mais j’aimais l’idée que l’on puisse d’abord écouter un concert en toute tranquillité, puis sortir jusqu’à cinq heures du matin. Ah, Gand est sans doute le secret le mieux gardé d’Europe. »

Quitter la Belgique ou rendre votre Grammy ?

« Oh, rendre mon Grammy, immédiatement ! En réalité, cet objet n’est utile que comme cale-porte. Un trophée ne signifie pas grand-chose ; l’idée même de compétition en musique est absurde. »

« Je suis tout simplement tombé sous le charme de la Belgique. Les Belges sont des gens formidables. Quand j’ai rencontré Laurence il y a huit ans, je voulais tout savoir sur la manière de séduire une Belge (rires). Les Américains ressemblent un peu à des golden retrievers : immédiatement sociables et amicaux, mais parfois éphémères. Apprendre à connaître un Belge prend du temps. Mais une fois l’amitié nouée, elle est sincère. »

« J’aime aussi la gastronomie ici, et la bière, bien sûr. Mais surtout, j’admire la manière dont les Belges embrassent leur culture. Je dois avouer que Gand possède de meilleures bières qu’Anvers (rires). La Delirium Tremens est l’une de mes préférées. Mais au-delà de tout cela, j’aime le tissu même de la société ici. Le système de santé en Belgique, par exemple, est exceptionnel. Je ne suis pas sûr que les Belges réalisent pleinement la chance qu’ils ont. C’est incroyable de voir à quel point ce pays prend soin de ses habitants. Cet esprit, qui imprègne toute la nation, est un trésor à préserver. »

Chœur ou orchestre ?

« (réfléchit) Le chœur, malgré tout. J’aime l’orchestre, le jeu collectif, mais rien ne surpasse un groupe de chanteurs qui s’accordent. C’est la forme d’art la plus pure qui soit. Lorsque les voix s’unissent parfaitement et que tout s’emboîte — il n’y a rien de plus beau. C’est une ivresse que je poursuivrai toute ma vie. »

THE BOY WHO LAUGHED AT SANTA CLAUS optie Marc Pennartz P4033205 DXO

Christmas Concert: The Boy who Laughed at Santa Claus · 20.12.2025 · Flagey

Eric Whitacre, le compositeur qui a su rendre la musique chorale plus branchée que jamais, vous invite à un Noël plein de clins d’œil avec deux contes musicaux de saison. Quelques Christmas Carols traditionnels (et qui sait, peut-être un moment chanté tous ensemble ?!) viennent compléter ce concert festif pour toute la famille.

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PRESS PLAY : Christmas Magic

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