Brussels Philharmonic | Composer's note

Composer's note

Les Eaux Célestes

Les 24 et 26 avril, le Brussels Philharmonic interprétera Les Eaux Célestes de Camille Pépin lors du concert Stravinsky : Pétrouchka. Dans cette œuvre, elle transforme l’orchestre en souffle de lumière et d’air. Sa musique, fluide et étincelante, déploie un univers à la fois fragile et lumineux, raffiné et vibrant.
Découvrez ci-dessous le « composer's note » de Camille Pépin.
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Les Eaux Célestes

Les Eaux célestes s’inspire d’une légende chinoise très ancienne et se découpe en quatre moments.

Orihime, fille du dieu du ciel, tisse les nuages pour créer des vêtements aux dieux du royaume céleste. Hikoboshi, le bouvier des étoiles, est quant à lui chargé de garder les vaches laitières pour nourrir le royaume. Ils tombent éperdument amoureux et délaissent progressivement leurs tâches respectives. Les vaches s’égarent et les dieux attendent en vain leurs vêtements. Si cette partie débute avec des sonorités impalpables et floues (déphasage des cordes, nuages d’harmoniques de cordes qui se déplacent, percussions avec archet), elle devient ensuite plus mécanique (traits filants des bois et des claviers) au fur et à mesure que la princesse tisse (Tisser les nuages).

Puis la matière se dérègle et le dieu du ciel décide de séparer les deux amants en plaçant entre eux une grande rivière céleste appelée la Voie Lactée. Ce moment se traduit par un crescendo aboutissant à un premier climax symbolisant la douleur partagée par les deux amants (La séparation).

Touché par leur tristesse, le dieu du ciel leur accorde finalement de se retrouver une fois par an le septième jour du septième mois. Lors de leurs retrouvailles, ils ne savent comment traverser les Eaux célestes et la princesse, désemparée, se met à pleurer. Ses larmes tombent délicatement sur la texture fragile et vaporeuse des nuages (harpe et célesta sur un tapis d’harmoniques de cordes), créant de petites perles de lumière dans le ciel (Les Larmes perlées).

Mais une nuée d’oiseaux passant par-là décide d’aider les amants. Avec leurs ailes, ils forment un pont au-dessus de la rivière et permettent au couple de se retrouver. Les claviers déphasés (vibraphone, marimba et célesta) créent la texture amenant au climax final, éclatant et célébrant l’amour entre les deux amants (Le Pont des ailes).

Dans cette œuvre, deux motifs mélodiques sont utilisés : le premier rappelle Nuages de Debussy (fa# mi fa# ré mi do# fa#) et représente la déesse tisserande des nuages. Le motif pentatonique (mi fa# la si do#) représente le bouvier des étoiles.

Pour illustrer cette légende, j’ai utilisé des textures et alliages de timbres nouveaux. Les vibraphones, crotales et cloches de vaches lorsqu’ils sont joués avec archet représentent les nuages impalpables. Les cordes se meuvent dans l’espace comme un brouillard que l’on essaierait en vain d’attraper. Les cloches de vache accordées, cloches tubulaires et la sonorité de terre du marimba symbolisent le bouvier des étoiles. Gong, cymbale chinoise et le célesta dans le grave nous emmènent en Chine. Les claviers sont aussi utilisés de manière scintillante, telles des étoiles. Les parties de bois, quant à elles, sont fluides, virtuoses, et comportent de nombreux traits de fusés tels des bruissements d’ailes.

Si j’ai choisi cette légende, c’est parce qu’elle m’inspirait de nombreuses couleurs orchestrales et parce que si les étoiles parlent de l’Univers, nos histoires sur elles racontent quelque chose de nous.

Camillé Pépin

PETROUSHKA optie C max2 MB

Stravinsky: Petrouchka · 24.04.2026 · Flagey

Sequoia de Joan Tower ouvre la soirée avec une énergie brute. Comme l’arbre géant dont elle porte le nom, l’œuvre grandit en force et en densité — une pulsation continue de rythme et de matière sonore. Dans Les Eaux célestes, Camille Pépin fait de l’orchestre un souffle de lumière et d’air. Sa musique, fluide et étincelante, déploie un univers à la fois fragile et lumineux, raffiné et vibrant. Après la pause, place à Pétrouchka de Stravinsky : un ballet en quatre tableaux, vif et mordant. Une foire animée, trois marionnettes, un destin tragique — et un orchestre qui danse, claque, tourbillonne et chante avec fougue.

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