Alexandra Dariescu à propos de Boulanger
la pianiste Dariescu à propos de la Fantaisie variée de Nadia Boulanger : « un véritable bijou »
Nadia Boulanger était compositrice, organiste et cheffe d’orchestre, mais surtout l’une des pédagogues les plus influentes du XXe siècle — « la plus grande professeure de musique », selon le New York Times. Les plus grands noms de la musique ont franchi la porte de sa salle de cours : de Quincy Jones et Philip Glass à Daniel Barenboim, en passant par Joe Raposo — le compositeur des musiques de Sesame Street. Elle était célèbre pour son éthique de travail légendaire (selon la pianiste Alexandra Dariescu) et fut la première femme à diriger des orchestres prestigieux tels que le New York Philharmonic, le Boston Symphony Orchestra ou le BBC Symphony Orchestra.
Mais qui était vraiment Nadia Boulanger ? Quelle musique faisait battre son cœur ? Qu’est-ce qui faisait d’elle une pédagogue aussi exceptionnelle ?
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En 1909, le renommé chorégraphe Sergei Diaghilev demanda au jeune Maurice Ravel de composer une nouvelle œuvre pour Les Ballets Russes. Ravel choisit alors Daphnis et Chloé – une captivante histoire d'amour grecque. Sa démarche, centrée sur la couleur et l'atmosphère, suscita d'abord incompréhension et résistance – mais Stravinsky fut conquis : « Ce n'est pas seulement la meilleure œuvre de Ravel, c'est aussi l'une des plus belles œuvres de la musique française. »
découvrir plusEnfant, Nadia Boulanger détestait la musique : « Je ne pouvais pas tolérer une seule note de musique. Cela me rendait presque malade ; je criais. On m’entendait sangloter depuis la rue. » Au grand bonheur de ses parents musiciens – son père, Ernest Boulanger, était compositeur et professeur au Conservatoire de Paris et sa mère, Raïssa Myschetsky, était chanteuse –, cette attitude changea à ses cinq ans, lorsqu’elle essaya d’imiter au piano la sirène d’une ambulance. Dès ce jour, la musique entra dans sa vie et, à neuf ans, elle intégra le Conservatoire de Paris pour y étudier la composition avec Gabriel Fauré.
Nadia Boulanger admirait la musique des impressionnistes français tels que Debussy et Ravel. Elle n’avait en revanche aucune affinité avec le dodécaphonisme, mais éprouvait de la sympathie pour Stravinsky. Dès sa découverte de L’Oiseau de feu à Paris, elle perçut tout le potentiel de son style novateur. Les deux artistes restèrent amis toute leur vie durant.
En tant que compositrice, elle laissa une œuvre peu dense, mais sous-estimée. Elle considérait sa sœur Lili, avec laquelle elle écrivit l’opéra La ville morte, comme beaucoup plus talentueuse. Après la mort de celle-ci, Nadia cessa de composer et se consacra entièrement à l’enseignement et à la direction d’orchestre.
Nadia Boulanger enseignait au Conservatoire de Paris et était connue pour sa méthode exigeante, mais inspirante. Elle s’efforçait de développer chez ses élèves une excellente technique, mais attendait aussi d’eux qu’ils fassent preuve d’une insatiable faim de musique. Parmi ses plus de 250 étudiants figurent des noms aussi prestigieux qu’Aaron Copland, Leonard Bernstein, Philip Glass, Astor Piazzolla, Quincy Jones, Daniel Barenboim et Elliott Carter. Selon ce dernier, « elle savait tout ce qu’il y a à savoir sur la musique... elle disposait de toutes les connaissances techniques ».
À partir de 1921, elle enseigna également dans des institutions prestigieuses aux États-Unis et au Royaume-Uni, et notamment à la Juilliard School et au Royal College of Music, mais aussi au Conservatoire américain de Fontainebleau.
Son appartement de la rue Ballu à Paris était un véritable centre intellectuel et musical. Lors des soirées hebdomadaires qu’elle y organisait, étudiants et compositeurs confirmés s’y réunissaient pour étudier les cantates de Bach et discuter des découvertes et des œuvres de chacun.
Nadia Boulanger fut la première femme à diriger de grands orchestres. À son palmarès figurent notamment l’Orchestre symphonique de la BBC, l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre symphonique de Boston et l’Orchestre de Philadelphie. Elle assura de nombreuses créations, notamment d’œuvres de Stravinsky et de Copland.
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