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Press play : La nuit

La nuit. Silence et calme – mais aussi mystère et menace. Gustav Mahler a saisi toutes ces contradictions dans sa Septième Symphonie, le « Chant de la nuit ». Au cinéma aussi, la nuit révèle mille visages : de la romance fiévreuse à la tension glaciale.
Découvrez la sélection de films proposée par Robin Broos.

Sunrise: A Song of Two Humans (1927)

réalisation : F.W. Murnau

Le cinéaste allemand Murnau compose un poème visuel sur l’amour, la tentation et la rédemption. Un paysan est séduit par une femme de la ville qui l’incite à tuer son épouse – mais, au fil d’une traversée nocturne en barque, sa conscience reprend le dessus. Par un jeu magistral d’ombre et de lumière, Murnau tisse un monde de crépuscule et d’obscurité. Le cinéma muet à son apogée, où la nuit séduit autant qu’elle effraie.

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In the Mood for Love (2000)

réalisation : Wong Kar-wai

Hong Kong, années 1960. Deux voisins découvrent que leurs conjoints respectifs les trompent. Au lieu de céder à leur propre attirance, ils se retrouvent dans des ruelles et des restaurants à la lumière tamisée. La nuit devient leur refuge – un espace où le désir sommeille sans jamais s’épanouir. Le chef-d’œuvre de Wong Kar-wai respire la mélancolie ; chaque scène baigne dans des tons chauds et feutrés, tandis que Christopher Doyle transforme chaque plan en tableau.

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Before Sunrise (1995)

réalisation : Richard Linklater

Jesse et Céline se rencontrent dans un train et décident de passer une nuit ensemble à Vienne. S’ensuit une errance ponctuée de conversations et de silences suspendus. Before Sunrise capte la magie d’une nuit unique – celle où tout semble possible. Ethan Hawke et Julie Delpy incarnent une romance d’une sincérité rare, sans artifices ni grands gestes.

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Moonlight (2016)

réalisation : Barry Jenkins

Moonlight suit Chiron à trois âges de sa vie – enfant, adolescent, adulte – dans sa quête d’identité, de tendresse et de place au monde. Sous la lumière de la lune, sur la plage ou dans une voiture, se révèlent des instants de silence et de fragilité. Barry Jenkins filme avec une douceur puissante, rendant la douleur lumineuse. Un film qui continue de résonner longtemps après le générique.

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The Lighthouse (2019)

réalisation : Robert Eggers

Deux gardiens de phare, interprétés par Willem Dafoe et Robert Pattinson, se retrouvent bloqués sur une île isolée. À mesure que la tempête fait rage, les frontières entre raison et folie s’effacent. Tourné en noir et blanc dans un format presque carré (1.19:1), Eggers accentue la claustrophobie. La nuit sur l’île n’est pas seulement obscure : elle devient obsédante et inquiétante. Avec une bande sonore qui gronde et hurle comme la mer, The Lighthouse est un cauchemar hallucinatoire sur l’isolement et la démence.

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Drive (2011)

réalisation : Nicolas Winding Refn

Un cascadeur sans nom mène une double vie : pilote de fuite la nuit. Lorsqu’il tombe amoureux de sa voisine Irene et tente de protéger son fils, il est entraîné dans un monde souterrain violent. Ryan Gosling glisse dans l’obscurité comme une ombre – calme et précis jusqu’à l’explosion. Refn fait de la nuit un véritable personnage : romantique et impitoyable, baignée de néons bleus et roses, portée par la bande originale hypnotique de Cliff Martinez.

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