Johan Idema, fondateur de Wolfgang, a créé l’application à partir d’un souvenir d’enfance marquant : « Quand j’étais enfant, mon oncle m’emmenait souvent à des concerts classiques. Il me chuchotait à l’oreille pendant toute la représentation : ‘Écoute la trompette’, par exemple. Grâce à ces indications en direct, je comprenais mieux ce que j’entendais – et j’étais vraiment captivé par la musique. »

Il y a dix ans, Idema transforme ce souvenir en Wolfgang : une application qui propose un commentaire musical discret, en temps réel.

« Des clochettes tintinnabulantes mettent en mouvement la Quatrième Symphonie de Mahler – sa plus ensoleillée, et la plus accessible. Les cordes introduisent une mélodie classique, insouciante, que Mozart ou Haydn auraient pu écrire. »

Pour Idema, Wolfgang peut jouer un rôle concret dans l’avenir de la musique symphonique. « Pourquoi choisit-on d’aller à un concert ? Pour moi, la réponse est simple : parce que la musique vous touche ou vous inspire. Wolfgang aide à vraiment comprendre ce qu’on écoute. Et c’est cela qui compte : permettre au public de se connecter à la musique et de vivre une expérience plus riche. »

Sachant que les smartphones sont parfois mal vus dans les salles de concert, Wolfgang a été conçue pour rester totalement discrète : le texte s’affiche en gris sur fond noir, et sans aucun son. « Nous avons beaucoup travaillé le design, pour que ceux qui n’utilisent pas l’app ne soient pas dérangés par ceux qui le font. En fait, notre étude a montré que les pages qu’on tourne dans un programme papier sont souvent plus bruyantes ! »

Wolfgang séduit aussi bien les nouveaux venus que les habitués. Idema préfère ne pas distinguer selon le niveau, mais selon le type d’écoute : l’auditeur émotionnel, qui souhaite vivre la musique sans intermédiaire, et l’auditeur rationnel, en quête de contexte, de repères et de clés pour mieux comprendre ce qu’il entend.

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